25 décembre 2015

Cet automne nous avons été choyés. De la douceur, pas de froid, pas de neige. Le 25 décembre vous étiez des centaines au Québec à courir partout en short et en t-shirt. Le bonheur quoi! C’est pas des farces, Facebook sentait le «d’sous d’bras» cette journée-là!

Moi je travaillais à la boutique, mais en même temps je préparais mon événement à moi. Ma gâterie ultime de l’année 2015. Un marathon avec Léo Ferré, Charlebois, les Beatles, Harmonium, Aznavour, Piaf, Plume et les Rolling Stones. Dans ma ville préférée: Montréal. Celle que j’ai parcourue à la course de 2001 à 2005, puis de nouveau en 2010 et 2011. Partout. Partout. Je connais ses ruelles, ses rives, ses quartiers industriels presque abandonnés en cours de revitalisation, ses grandes artères commerciales à 6h le dimanche matin, son magnifique Mont-Royal, ses marchés publics, les beaux quartiers chics tels Westmount, NDG, Outremont, ma rue où j’habitais, Grande-Allée, ses belles voisines Laverdure, avenue d’Auteuil, ses quartiers plus glauques tels St-Michel, Homa dans le coin d’Ontario, etc. La coureuse que je suis est née à Montréal.

Vous dites souvent, je n’aimerais pas ça courir à Montréal. Mais probablement que vous n’y avez jamais été. En fait, dans la vie on n’est pas bâti pour aimer ce que l’on ne connaît pas. Probablement pas assez d’amour en nous pour ça. C’est réservé à ceux que l’on connaît, et encore. Mais bon je m’éloigne.

Retour à ma fameuse préparation qui a été comme un emballement d’expectatives. Ouf! Ça va être extra! Ferré la chantera probablement en plus, sa chanson «C’est extra». Je vais mettre mon iPhone sur aléatoire. Ce sera comme à un spectacle. C’est quand qu’elle arrive MA chanson préférée?

Vous imaginez? Non, mais vous ne pouvez peut-être pas si vous ne connaissez pas Ferré. Édith. Plume. Ce sont des poètes, des étoiles dans le firmament. De ceux qui par un seul couplet peuvent vous virer à l’envers pour longtemps, vous indiquer la voie, vous faire des reproches, vous aimer aussi. Vous imaginez courir avec eux? Tout doucement. Ça va être totalement génial. J’ai hâte que Ferré me refasse «Avec le temps». J’espère que Plume aura le temps de faire «Les Pauvres», les Beatles avec «Revolution». Je vais aller tout doucement pour qu’ils aient tous le temps de m’offrir leurs plus belles oeuvres.

Donc parcours. Fait. Ce sera beaucoup de rive. Quartier chinois, Vieux-Montréal, les Silos du Vieux-Port, Marché Atwater, Canal Lachine, Parc René-Lévesque, une presqu’île qui avance dans le fleuve avec ses sculptures. Puis retour par les pistes cyclables qui longent la rive pendant, quoi, 13 km et qui passent devant les vagues éternelles où il y aura peut-être des surfeurs en train de s’amuser. Bien quoi, même si ce sera le 25 décembre, il fera 7,5 degrés et soleil. Puis, je passerai par le Parc des Rapides, une presqu’île où il est possible de voir la vitesse de l’eau, sa force et sa beauté. Ce fleuve, il est majestueux, vous savez. Son eau est précieuse. Un jour nous devrons nous battre avec pugnacité pour elle. La planète nous envie toute cette eau fraîche et douce. Mais je m’éloigne encore une fois.

Puis je bifurquerai par la rue de Verdun à Verdun. Vous ne savez pas vous, que petite jamais personne ne m’a battu au Monopoly. J’étais une «p’tite wise». En 1994, Lionel et moi avons acheté un cinqplex sur la rue de Verdun à Verdun, puis un 2e en 2000 juste en face du premier. Puis, en 2008 un troisième sur la même rue de Verdun, plus près du bord de l’eau. Nous avons passé 16 ans à travailler en fou à remettre ces maisons en bon état, logement par logement.   Je n’avais pas réalisée jeune le travail que cela représentait d’investir dans l’immobilier. Au Monopoly les toîts ne coulent pas! J’avais bien du fun à acheter la rue Indiana ou Kentucky au complet, puis je continuais par les rues chères telles Pennsylvania et Pacific Avenue. Adulte, j’ai acheté la rue Verdun à Verdun. On me disait au début, «touche pas à ça, c’est un quartier dangereux, il y a le feu partout». Mais je n’écoute que rarement les gens. Je les trouve un peu engoncés dans les vérités connues de tous, mais pas du tout vraies. Donc Lionel et moi avons acheté là-bas. Nous avons adoré. Au fil du temps, plusieurs personnes ont aussi découvert Verdun.

Ok, je reviens à mes moutons.

Donc, je vais passer devant les trois maisons que nous avons dû vendre pour le projet d’une nouvelle Maison à Mont-Saint-Hilaire. Vous la connaissez tous, la Maison de la Course. Je prendrai des photos. Ça va me faire du bien de les revoir. Peut-être que je croiserai un des locataires et que je pourrai prendre des nouvelles d’eux.

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Puis, je passerai par le Marché Atwater désert en ce jour de fête. Et j’enfilerai sur une rue qui revit à 100 milles à l’heure en ce moment, la rue Notre-Dame qui est maintenant «Griffintown». Un lieu où, même en 2005 je n’osais m’attarder, maintenant devenu un endroit chic et trendy. Finalement, je passerai par le centre-ville avec ses majestueuses décorations de Noël, sans neige peuplée de quelques touristes perdus dans les rues calmes.

Retour à la voiture. S’il manque quelques mètres pour faire un marathon, je continuerai jusqu’au mythique 42,195 km.

Je vais stationner ma voiture près du Starbuck de la rue St-Denis pour pouvoir me prendre un «Flat White» pour le chemin du retour. Un café Starbuck comme médaille. Ça devrait faire l’affaire. Il n’y aura que lui d’ouvert de toute façon un 25 décembre.

Donc demain. Demain il faudra un short et un chandail très léger à manche longue. Un jour de Noël, pas de tuque, pas de bas chaud, pas de cache-cou. Juste du confort. Il faudra mon sac d’hydratation Salomon. Mes gels, surtout mon gel «power-débile» le Louis Garneau Expresso à 125 mg de caféine. Ça va remplacer les spectateurs de la fin.

Youppi! Youppi! Youppi!

Je capote!

Je suis prête. Je serai seule. Non, je serai avec eux. Et aussi avec bien d’autres gens. Je pense que nous jaserons un peu demain. Tout doucement. Peut-être sans mot. Sûrement sans tracas. Juste le bruit des pas, de l’eau et les voix de ces géants.

Ah, ce sera magique!