Mon premier ultra-marathon 50 KM en mode PF!
Pourquoi pas en PH (personal happiest). Hé, parce que j’y ai été de quelques erreurs stratégiques : Comme faire le marathon de Paris vingt jours avant celui-ci. Puis, ne m’adonner à aucun entrainement en sentier depuis cinq mois. Et finalement, ouvrir une deuxième Maison de la Course, en mars dernier.
Il faut choisir ses priorités et mon premier ultra à Bear Mountain ne pouvait pas, malheureusement, être en tête de liste. Je me reprendrai. Promis. J’y retournerai et la prochaine fois je ferai ça en PH du KM 1 au fil d’arrivée, avec le sourire accroché.
Mais.
Mais là, j’ai fait un beau gros PF. Un mode «Pour Finir». Juste comme ça. Au début, il y avait du PH, mais au km 20, Nancy ma partenaire de course, me demande: Pis Josée? T’es-tu en mode PH?
Moi @ Nancy: Euh non, pas tout à fait. Elle va être dure celle-là.
Moi: Ils sont fous ceux qui font des 100 km!
Moi à moi, silencieusement: Dans quoi je me suis embarquée là? Je pourrais me pogner le beigne doucement en pleine récupération de mon marathon avec bière fraîche, soleil sur la terrasse, bien calée sur une chaise longue. Mais non la folle. T’as voulu faire tout. Tout de suite. Ça doit être une maladie, ça? Faire tout, tout de suite. Penser que tu peux tout faire et te retrouver épuisée. Pourquoi pas une pause de temps en temps? Pourquoi pas perdre un peu de temps, de temps en temps. Juste regarder la fine poussière danser dans les rayons du soleil matinal? Je sais pas moi. Relaxer.
Donc, je crois bien que oui. Je suis malade! C’est mon nouveau diagnostic. Et gravement à part de ça. Depuis longtemps, je dirais. Je ne l’avais jamais réalisé. C’est incroyable ce que l’on peut découvrir dans le milieu du bois.
Mais bon, tant qu’à être ici, je vais le faire. Donc GO pour le mode PF. De toute façon si j’arrête ici, je meurs bouffée par les moustiques!
Soyons stratégiques. Voici les outils en main pour le réussir:
Une amie avec moi. Nancy, merci d’être là.
Un amoureux qui m’attend au fil d’arrivée. Merci Lionel.
Plein d’amis au fil d’arrivée. (Ils vont avoir eu le temps de se doucher, prendre trois bières, lire un roman, mais bon, ils seront encore là pour me féliciter. Vive la communauté de trail.)
La vision de la belle médaille que l’on me mettra au cou. Unique. Car ce sera la mienne!
Mon unité centrale. Ces muscles qui forment un ensemble «tissé serré» me permettant de courir en mode économie longtemps, longtemps. Psoas, fessiers, ischios, la gang des abdos. Allez, allez, allez.
Un corps qui sait faire la job. Qui sait transformer ce gel et ces morceaux d’orange en énergie vers les muscles. Une merveille si complexe et si rassurante. Et puis la force de tous mes amis coureurs qui, eux aussi, ont su puiser au fond pour y arriver. Je repense à la phrase de Patrice dans son blog. «Juste penser à avancer, rien d’autre qu’avancer».
Comme la vie finalement. Juste avancer. Et faire ce qui doit être fait pour que l’objectif que l’on se fixe devienne un succès.
À partir du 18e km, j’ai pensé arrêter à tous les 100 mètres. Cela jusqu’au 35e km. Ce qui fait 170 fois. Il y a eu de grandes conversations dans ma tête. Je vous en fais grâce.
Puis tout à coup, tout a mieux été.
Pas plus facile.
Juste plus clair.
Comme la vie quoi.
La vie parfois, ça ne va pas. Puis ça va très bien. Puis tout se place. Et finalement tout va bien et comment j’ai bien fait de continuer!
À l’arrivée c’était la fête! Fierté et sentiment d’accomplissement étaient au maximum dans mon coeur! Voilà c’est fait. Je suis une ultra-marathonienne!
J’aime la course. Le saviez-vous?
Elle me rend plus vivante à chaque pas.
Mon prochain ultra sera en PH. Je me le promets! Comme un cadeau de moi à moi!Et puis, vous? Vous qui lisez ceci, c’est quoi votre course en PF? Celle où vous avez été au-delà de ce que vous vous pensiez capable de faire?
Ce n’est pas réservé aux ultra-marathoniens d’aller au-delà de cette limite, de la repousser avec entêtement. Puis ensuite, un devoir de bien célébrer vos victoires. Parce que si vous ne les célébrez pas, qui le fera bordel!
Allez je vous aime!